stress et poids
L’emploi du temps hebdomadaire de chacun d’entre nous est parfois très fourni, et malgré cela nous arrivons encore à caser des charges ou des activités supplémentaires, ce qui peut nous mener à une situation de saturation, c’est-à-dire en situation de stress,
La majorité d’entre nous pensons que le stress est un état mental ou émotionnel. En réalité le stress commence avec la production de substances chimiques qui modifient radicalement notre fonctionnement interne, notre physiologie, ce sont des hormones, telles que l’adrénaline, et le cortisol qui sont libérés, c’est la réponse à la situation de stress que nous avons hérité de nos ancêtres lointains qui devaient survivre dans un environnement hostile, Ils permettent donc les réactions réflexes que sont la lutte ou la fuite, et ensuite au corps de revenir à l’état d’équilibre et de calme lorsque tout est terminé. (1) A ce stade des explications nous commençons à entrevoir le lien entre stress et poids.
Mais pour l’homme contemporain ce système physiologique magnifiquement conçu par la nature constitue un vrai problème, parce que nous vivons et évoluons dans des environnements qui provoque du stress mais la réponse chimique n’est plus tout à fait adapté à ces situations, car sauf exception ces situations ne nécessitent ni de combattre physiquement, ni de prendre la fuite, nous n’utilisons donc pas les hormones, l’adrénaline, et le cortisol qui sont déversés dans notre organisme. C’est donc coincé derrière notre bureau ou au volant de notre véhicule, qu’ils continuent à circuler dans nos veines et causes ainsi de nombreux effets secondaires négatifs tels que l’insomnie, la fringale, la prise de poids, des dommages au cerveau, et la réduction de notre système immunitaire.
Ces situations qui provoquent le stress sont quasi-permanentes dans notre environnement, (embouteillages, un objet qui nous échappe et se brise, surcharge de travail, paroles déplacées qui nous blesses, etc…) nous sommes pour la plupart en état de stress chronique, et pour notre malheur nous avons un accès permanent à une grande quantité d’aliments transformés riches en sucre et en matières grasses nocives, et comme par hasard, ils sont toujours à portée de mains après que la situation de stress soit terminée. La relation Stress et poids se confirme.
En réponse à ce stress, dans la tentative d’en réduire une partie des sources, voilà cinq choses que nous faisons sans nous douter que cela aggrave les choses :
– Sacrifiez votre temps de sommeil.
En effet, il est très tentant de prendre sur son temps de sommeil pour faire des choses que nous devrons faire dans la journée. Mais c’est un très mauvais choix, car nous allons diminuer la capacité de notre système nerveux sympathique à faire face aux situations qui nous poussent dans le sens de la réaction de lutte ou de fuite, ainsi que celui du système parasympathique qui en charge du rétablissement du calme et l’équilibre.(2) La privation de sommeil augmente significativement le volume de graisse du corps, particulièrement autour de la taille. (3) Cette graisse abdominale peut non seulement produire un effet psychologique de frustration, mais à coup sûr il augmente les risques lié au diabète, cardiovasculaires, de l’obésité. (4) Il est donc important de conserver un cycle de sommeil régulier, l’idéal est de dormir entre six et huit heures par nuit. Le sommeil bien dosé est l’un des meilleurs moyens dont nous disposons pour que notre corps récupère du stress.
– Boire du café ou du thé pour compenser le manque de sommeil et se procurer un surcroît d’énergie.
La caféine ou théine n’augmente pas seulement votre pression artérielle, elle stimule également la libération des hormones du stress, adrénaline et cortisol, en effet l’activation des circuits neuronaux par la caféine va aussi amener l’hypophyse à relâcher les hormones qui vont faire produire davantage d’adrénaline aux glandes surrénales.(5) Du point du vue du stress il est préférable de s’abstenir d’absorber de la caféine. Si vous souhaitez continuer à consommer de la caféine faite le en petite quantité et surtout pas avant d’avoir consommer votre déjeuner.
– Sauter un repas parce que vous êtes trop occupé.
Lorsque nous sautons des repas où que l’on reste trop longtemps sans manger, la glycémie qui est une forme de sucre que notre corps utilise pour puiser l’énergie dont il a besoin diminue. (6) L’organisme considère alors qu’il se produit une famine, en réponse à ce stress le corps sécrète du cortisol, ce qui nous met en mode de recherche de nourriture pour obtenir de l‘énergie. Lors des prochains repas le cortisol ainsi libéré provoquera une plus grande appétence, nous ingurgiterons alors une plus grande quantité de nourriture dont une partie sera stockée dans nos cellules graisseuses pour une prochaine éventuelle pénurie de glucose. (7-8). Il faut donc s’efforcer de maintenir les niveaux de glucose sanguin et réduire le stress en mangeant environ toutes les trois heures en alternant repas de volume modéré et petites collations.
– Par manque de temps je ne fais pas d’exercices physiques réguliers.
Nous l’avons vu les hormones du stress sont spécifiquement conçues pour alimenter une séquence d’activité physique brève et intense (le combat ou la fuite) lorsque nous effectuons cette séquence nous brulons ces hormones et nous produisons une nouvelle classe qui elles rétablissent l’équilibre et le calme, elles contrebalancent les effets négatifs du stress. (9) Il y a donc une bonne nouvelle, c’est à dire que 30 à 60 secondes d’exercice intense produisent ces hormones de bien-être comme par exemple un sprint jusqu’à un escalier, ou faire quelques sauts en zigzagant. Lorsque l’on connait ce mécanisme, on peut avec efficacité lutter contre les effets négatifs du stress, pratiquer ainsi des exercices physiques simples et pouvant être naturellement inclus dans notre emploi du temps de la journée par petites tranches de quelques minutes, ainsi accumulés ils seront aussi efficace qu’une séance de trente minutes d’affilée. Elles amélioreront votre condition physique et provoqueront votre diminution de la graisse de votre corps. Avoir un mini trampoline à portée de la main peut être efficace (voir cet article précédent)
– Consommer des aliments à haute teneur en sucre et matière grasses qui vous réconfortent
Un des rôle du cortisol est de provoquez le remplacement de l’énergie perdue pendant le processus de combat ou de fuite de la manière la plus efficace qu’il soit, il nous pousse à chercher les aliments immédiatement disponibles qui sont les plus riches en énergie (sucre et matière grasse) (10) C’est la raison pour laquelle nous sommes attirés par ces aliments toujours à notre porté comme les chips, les bonbons, la restauration rapide, car il faut bien comprendre que notre corps pense qu’il doit remplacer les ressources consommées lors du combat ou de la fuite, en réponse à l’afflux de cortisol qui a été libéré par la situation de stress. En fin de compte il ajoute du stress, car la nourriture ingurgitée est en excès car elle n’est d’abord pas nécessaire, cette quantité massive de glucose nécessite une production importante d’insuline par le pancréas pour rétablir un niveau acceptable dans le sang. (11)
Ce cercle vicieux (apport de glucose excessif et production d’insuline) finit par provoquer l’épuisement fonctionnel du pancréas dont le résultat à terme est le diabète de type 2. (12)
Pour notre malheur, le cortisol ignore que nous n’avons pas à nous battre ou à fuir et une grande partie de ce glucose en excès ne peut pas être éliminé, il est donc stocké sous forme de graisse autour de la sangle abdominale, ce qui élève notre risque de développer une maladie, le surpoids qui est ainsi provoqué a un impact négatif sur nos articulations, et le fonctionnement de notre organisme. (13) La relation stress et poids est donc bien une réalité.
Nous pouvons diminuer quelques une des situations qui provoquent l’état de stress en pratiquant la respiration profonde (voir article sur ce sujet). Et si nous voulons minimiser les effets du stress provoqués par nos modes de vies actuels, il est important de réaliser des séquences courtes d’exercice physique qui simulent le combat ou la fuite, nous utilisons ainsi le cortisol et nous minimisons nos envies de malbouffe, nous pouvons aussi nous efforcer de manger des aliments riches en fibres, des protéines végétales, et des matières grasses de qualité pour stabiliser les niveaux de glucose dans notre sang et fournir de cette façon l’énergie stable dont nous avons besoins pour satisfaire les exigences d’une vie bien remplie et heureuse (voir article à ce sujet), et briser ainsi la relation délétère stress et poids.
Références:
1. «Comprendre la réponse au stress.” Harvard Health Publications. Harvard Medical School, mars 2011. Web. 15 Juillet 2014.
- McEwen, B. (2002).La fin du stress comme nous le savons.Washington, DC: Joseph Henry Press. 84.
- Patel, S., Malhotra, A., Blanc, D., Gottlieb, D., Hu, F. (2006).Association entre le sommeil réduit et gain de poids chez les femmes.American Journal of Epidemiology.164 (10): 947-954.
- Epstein, L. (2008).Améliorer le sommeil: Un guide pour le repos d’une bonne nuit.Cambridge, Massachusetts: Harvard University, École de médecine. p.4.www.health.harvard.edu.
- Lovallo, W. et al.(2005).La caféine stimulation de la sécrétion de cortisol travers les heures de veille par rapport aux niveaux de prise de caféine. Phychosomatic médecine. 67 (5): 734-739.